lundi 16 février 2009


C'est notre regard qui enferme souvent les autres 
dans leurs plus étroites appartenances, 
et c'est notre regard aussi qui peut les libérer.
Jean-Claude Clari. Extrait de l'Appartenance

Entre enfermement et libération,
un regard...

Des yeux pour élever, embellir, magnifier, 
éveiller, valoriser...
Des yeux pour dénigrer, avilir, comparer, humilier...

Mon regard, ton regard, 
nos regards...

Et des yeux qui sont tantôt 
la porte transparente de l'âme 
tantôt l'accès nauséabond d'une déchetterie.
Il en va de même pour les mots.
Il y a ceux, putrides, qui démolissent et abîment et ceux, lumineux, qui redressent et inspirent.

A chaque instant, je veux choisir le regard, la parole que je laisse me pénétrer 
tout comme je veux choisir la parole et le regard que j'autorise à me quitter.

Tout ce que j'émets est empreint de ma vibration.

Je choisis qu'elle soit de compassion, 
d'empathie et de bienveillance.
Je me félicite quand j'y parviens et je me pardonne quand j'échoue.
Je suis patiente, indulgente avec moi.
Je suis responsable et consciente que
c'est le regard que je porte sur moi qui me libérera.

corinne d'anastasi © 2009

samedi 7 février 2009

                                                                      Terracotta : Corinne D'Anastasi

J'ai reçu mon cadeau de Saint Valentin hier. 
Et quel cadeau !
Jan, mon amoureux, a osé braver sa peur de me parler de ce qui me faisait le plus peur.
Je dis "faisait" parce que depuis hier, je peux l'évoquer, ma peur, au passé.
La première fois depuis trente-sept ans. 
Et je me sens, comme un nouveau-né.
J'ai déployé, pendant toutes ces années, beaucoup d'énergie pour esquiver, oublier, éluder, escamoter, éviter, fuir, m'échapper, m'évader. 
En un mot me débiner.

J'avais peur de ma peur ! Le comble...
Et que produit la peur d'avoir peur ? 
De l'agitation !
L'agitation, vous connaissez ? 
Le stress, la tension, la nervosité, la course éperdue, les prétextes, les faux-fuyants, les alibis : la pandémie des temps modernes.

Observons-les ces gens qui courent... 
Ils ont peur, tout simplement. 
De quoi ? 
De se dévoiler, se mettre à nu, se révéler. 
D'accomplir en un mot, leur Apocalypse intérieur.
Et, ce faisant, ils alimentent leur ego, leur mental et la gratification de leur conflit quand ils pourraient s'occuper de faire évoluer leur esprit. 

Leur esprit ? 
L'"âme" des religieux que les scientifiques nomment le "double"... 
Blanc bonnet et bonnet blanc.
Dans ce clivage où corps et esprit sont séparés, le langage n'anime plus les êtres dénaturés que nous sommes peu à peu devenus. 
Pour aggraver notre cas, nous parlons même pour ne rien dire d'essentiel. 
Nous ergotons, argumentons, nous perdons en vaines discussions quand nous nous donnons encore la peine d'essayer de discuter... 

Une amie, si chère à mon cœur, m'écrivait hier "Je cours, cours, comme un furet". 
J'avais envie de l'inviter, la Belle, à adopter pour un temps "la marche de l'empereur", en attendant que ses ailes repoussent, pour qu'elle puisse, comme nous y invite Saint Augustin, se souvenir de sa noblesse.

Parce que les temps accélérés sont des temps de ténèbres et les temps décélérés, des temps lumineux, quand "ça va vite", c'est que ça ne va 
plus ! 
Et il est temps, alors, de ralentir la cadence, se poser, retrousser ses manches pour affronter ses peurs.
Parce qu'elles ont la vie dure nos peurs et une descendance active et revendicative à savoir les croyances, les représentés et les limites que nous nous mettons.
Les seules qui nous limitent d'ailleurs !

Et comme vivre n'a qu'un sens, au fond, celui de faire évoluer notre âme en nous libérant de nos limites, nous allons à chaque instant fabriquer des occasions d'actualiser nos peurs ou de les dépasser en les objectivant.

Le couple, à ce titre, est le plus précieux laboratoire qui soit.
Mais voilà, tout n'est pas si simple. 
On s'épouse d'abord pour le meilleur avant de rencontrer le pire. 
Pourquoi ? Parce que l'homme et la femme ne vivent pas dans le même temps ! 
On pourrait dire, pour résumer, "un homme épouse une femme en espérant qu'elle ne change pas et une femme épouse un homme en espérant qu'il changera". 
Un peu comme si un mari déclinait sa femme au passé, pour en faire un être immuable, et la femme son mari au futur, en discernant en lui des potentialités qu'elle espère voir s'actualiser...

Et voici la bonne nouvelle : les contraires ne sont pas contradictoires, ils sont complémentaires !
La mécanique quantique nous responsabilise en définissant la notion d'intrication.
On reçoit en retour ce que l'on a sécrété, ce qui signifie que l'on est coresponsable de ce qui se vit dans le couple.
L'autre est l'écho de ce que l'on a en soi, de ce que l'on est, de ce que l'on croit. 
Et... inversement.
Exit la faute et sa sœur la culpabilité !

La femme est l'avenir de l'homme, nous dit Louis Aragon.
I have a dream...
J'ai rêvé que désormais, l'un serait le présent de l'autre dans les deux acceptions du terme...

Et parce que j'avais rêvé très fort...
Que je l'ai voulu intensément...
Que j'ai accepté d'entendre ce que mon amoureux a pris le risque de me dire...
Que j'ai consenti à arrêter le temps pour affronter mes peurs.
Que j'ai pu les dépasser... 
Parce que j'ai choisi depuis longtemps de faire évoluer mon âme au lieu d'alimenter mon mental...

Mon rêve a fini par se réaliser !

Corinne D'Anastasi © 2009

Merci à Philippe Bobola pour la vision d'universalité qu'il partage.

dimanche 1 février 2009


"Quand les mystères sont très malins, 
ils se cachent dans la lumière". Jean Giono
Terracotta Corinne D'Anastasi

Il y a cinq mille ans
, les Sumériens savaient déjà que pour pouvoir guérir il fallait pardonner, se délier de ses pensées, se connecter au Beau et expérimenter la Joie...

Auraient-ils pu imaginer, les Sumériens, le sort d'une âme qui aurait décidé, au cours du dernier siècle, de s'incarner en Occident ?
Voici la réponse, en résumé : "Le pire qui soit et le meilleur".
Le pire parce que pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, les enfants sont en moins bonne santé que leurs parents...
Le meilleur parce qu'il n'y a plus de temps à perdre pour CHANGER.
Quel passeport que cette période de l'histoire pour l'ouverture de conscience, quel saut quantique promis à ceux qui déserteront le royaume délétère du prêt-à-penser, qui alimente celui du prêt à consommer, pour investir celui de l'intime conviction, de l'intuition, de l'intrication, de la reliance !
Parce qu'il est devenu urgent, voire vital, de revisiter notre manière d'investir...
Parce qu'il est devenu urgent, voire vital, de comprendre que notre dérive est avant tout personnelle et spirituelle.

Parce que nous avons des yeux et que nous ne voyons pas, nous ne percevons pas que la matière est substantielle et ondulatoire. 
En nous focalisant sur la matière, nous avons oublié son pendant, son alter ego, mieux son supplément d'âme, à savoir l'onde, la vibration. 
Et ce faisant, nous perdons le contact avec la moitié, au moins, de la réalité. 
Ce qui revient à amputer notre conscience et limiter dramatiquement nos chances de survie.
Parce que nous avons des yeux et que nous ne voyons pas, nous ne discernons pas que la matière, c'est de la lumière, de l'énergie condensée. 
Dans l'Univers, TOUT est lumière, tout est énergie et la particule la plus présente est le photon.
Le prodige, c'est que deux particules qui auraient été en contact l'une avec l'autre, resteront liées quels que soient le temps et la distance qui les séparent. 

A chaque instant, sur notre petite planète, le Soleil nous envoie des informations qui sont le reliquat des informations contenues dans le premier atome, depuis le Big Bang. Nous recevons TOUS, humains, animaux, minéraux, végétaux cette information originelle et lumineuse. 
Et nous émettons tous des photons, ce qui signifie que nous diffusons à notre tour cette information créatrice.
Ce qui fait de tout ce qui vit sur cette planète, un relais, inclus dans un incommensurable réseau, une espèce de matrice, ou, comme dit le Tao, "un espace où rien ne manque, rien n'est de trop".  Un espace, selon le physicien Max Planck, "où règne une énergie intelligente et cohérente qui est la matrice de tout ce qui existe".
Si même l'énergie est "cohérente" et "intelligente", si même les Sumériens, il y a cinq mille ans avaient cette conscience lumineuse et éclairée, si même la matière est de la lumière...
Que fabriquons-nous avec notre mental désaxé ? 
Dans quel monde parallèle et absurde nos croyances, nos représentés, nos peurs nous emprisonnent-ils ?

De combien d'épidémies, de catastrophes naturelles, de faillites bancaires, de cancers, d'allergies, de dépressions, d'insomnies aurons-nous encore besoin pour comprendre et nous ré-aligner ?
Comprendre que la guérison sera avant tout spirituelle au sens où c'est clairement notre esprit et ses dérives qu'il convient de soigner pour guérir nos corps !

Pardonner...
Se pardonner...
Intégrer que l'autre n'est jamais que le reflet de notre projection sur lui.
Nous n'avons pas d'ennemi. Nous sommes notre propre ennemi, jusqu'à ce que nous ayons décidé de baisser les armes pour prendre notre cœur entre nos mains.

Se délier de nos pensées...
Mettre ce mental qui spécule, interprète, divise, compare, évalue, marchande... au repos.
Le congédier... et prendre notre cœur entre nos mains.

Se connecter au Beau...
Un paysage, une musique, une œuvre d'art.
Aller à la banque chercher ce qui subsiste encore de nos économies pour s'entourer de Beau, réinvestir notre lieu de vie, réinvestir pour notre lieu de vie, notre espace intime, l'endroit où l'on se recueille, où l'on se retrouve, notre premier écosystème... et prendre notre cœur entre nos mains.

Expérimenter la Joie...

Comme le propose Rabindranàth Tagore, en comblant notre besoin de contribution : "Je dormais et je rêvais que la vie n’était que joie. Je m’éveillais et je vis que la vie n’est que service. Je servis et je compris que le service est joie."

Rire, sourire, multiplier les occasions d'éprouver cette vibration, la plus haute, la plus puissante qui soit... et prendre notre cœur entre nos mains.


A chacun, chacune, je souhaite de retrouver en lui le Sumérien qui sommeille encore peut-être...

Corinne D'Anastasi © 2009 

Merci à Philippe Bobola pour son enseignement et la vision qu'il partage.